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ANARCHITECTE

#28
  • Auteur Olivier Verdique alias Alvar Le Corvanderpius
  • Parution 2021
  • Langue Français
  • Format 150 * 190 mm
  • Pages 144
  • ISBN 978-2-930525-24-2
  • Prix

    15,00

Le dernier architecte de la dernière génération d’architectes

« Il n’y a que deux genres, le poème et le pamphlet » assenait Tristan Tzara, fondateur du mouvement dadaïste. Sans doute entendait-il par là qu’en littérature comme dans toute autre démarche artistique, seules deux attitudes sont possibles : la création ou la destruction”. Louis-Ferdinand Céline posait la même alternative quand il répondait du tac au tac au micro de Louis Pauwels en 1961 : « Quel est le genre d’homme que vous aimez le plus? – Le constructeur. Et que vous détestez le plus ? – Le destructeur. »
Il y eut, au XXe siècle du moins, des architectes qui abandonnèrent leur discipline de départ pour devenir exclusivement écrivains, ce sera le cas d’un Michel Bataille ; des écrivains qui pratiquèrent excellemment l’architecture ainsi que d’autres formes d’expression artistiques, on pense alors au polymorphe Max Frisch ; des écrivains qui œuvrèrent, plus ou moins explicitement, en architecte, et l’exemple de Proust vient immédiatement à l’esprit, lui qui appliqua certains principes de l’Anglais Ruskin pour élaborer la cathédrale romanesque et mémorielle de la Recherche. Plus rares sont les écrivains qui sont véritablement entrés en dialogue intellectuel avec l’architecture, afin de dégager une essence commune au premier et au cinquième des Arts majeurs.
La preuve que Verdique sut se faire satiriste est simple à établir : nul besoin d’être un fin connaisseur de la pratique du métier d’architecte pour apprécier la férocité de sa charge, ni pour en rire franchement. Satiriste, Verdique l’est rien qu’en comblant une lacune longue d’un siècle et demi : à travers la suite de portraits croqués et quintessenciés qui ouvre le volume, il dresse une physiologie complète de l’architecte – du moins en Belgique francophone. Tout y passe : le modus laborandi, mais aussi la mise vestimentaire, la gestuelle, l’élocution, jusqu’au teint et à la coiffure. On a vu Reybaud inclure dans sa caricature de l’arrivisme la figure de l’architecte-bohème. Verdique renverse la perspective en élargissant la perspective avec le client et ses desiderata aberrants, la typologie des revues d’architecture aux qualités fort variables, jusqu’aux vacanciers qui versent un regard méprisant et catastrophé sur leur nouvelle connaissance du moment dès qu’ils apprennent sa profession…

À aucun moment, Verdique ne s’érige en juge contre toute son époque. Il ne se permet pas de parler de Culture majuscule, d’invoquer des valeurs supérieures et transcendantes, de s’immiscer dans les autres domaines artistiques. Par contre, il défend mordicus ce qu’il connaît mieux que personne, soit sa profession qui est un art. Il s’insurge de ce fait contre la complexification de l’exercice de sa passion et en appelle à la libération des cadres contraignants, du système coercitif qui étouffe les créateurs de son rang. Il s’insurge, en libertaire intégral, et mérite pleinement l’étiquette d’anarchitecte.

Frédéric Saenen

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Colophon

Directeur de publication Pierre Hebbelinck

Graphisme et suivi éditorial Pierre Geurts et Antoine Lantair pour NNstudio

Conseiller éditorial et relecture Pascal Leclercq

Remerciements France et Zoé ainsi que Tom et Lou, nous ont témoigné une confiance familiale sans faille sur le travail engagé. Nous soulignons la présence active et généreuse de ses amis Alain Lust et Laurent Renard. Une place particulière est réservée à d’indéfectible et exigeant travail de Pascal Leclercq sans lequel cette publication n’aurait pu voir le jour. Les passeurs, Frédéric Saenen et Marco Laterza, on produit un travail d’éclairage fondamental et maintes fois retravaillé. Jean-François Henrotte a apporté toute son acuité aux aspects de droit autour de cette publication. Soyez-en tous et toutes remerciés.

Photographie de couverture Signature d’Oliver Verdique le 30 août 1997.

La présente édition a bénéficié du soutien de la Cellule architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Achevé d’imprimer en septembre 2021 sur les presses de l’imprimerie Snel (Vottem, Liège), à 750 exemplaires, sur papier EOS 90gr pour le compte des Éditions Fourre-Tout.

Les textes sont composés en JJannon, caractère typographique contemporain dessiné par François Rappo (Optimo, 2019) qui renoue avec l’histoire baroque des lettres de Jean Jannon au XVIIe longtemps attribué à tort à Claude Garamond. En complément, le caractère F Grotesk de Radim Pesko (RP Digital Type Foundry, 2011) apporte un contrepoint en conservant une forme de souplesse.

Dépôt l’égal D/2021/10.235/1
ISBN 978-2-930525-24-2

144 pages Hard Cover, format 150 * 190 mm

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4e de couverture

Anarchitecte est une collection de pamphlets satiriques décrivant le harcèlement que subit au quotidien un architecte à l’aube du XXIe siècle. L’auteur décortique les processus du métier en en faisant ressortir les clichés, les espoirs et les ambitions, le dysfonctionnement généralisé ainsi que ce qui est peut-être sa plus grande faiblesse: l’absence de reconnaissance du rôle de l’architecture dans les instances institutionnelles et décisionnelles. Du fond de sa Wallonie, Le Corvanderpius aiguise son arme la plus tranchante, la plume, pour dénoncer les absurdités de sa pratique professionnelle quotidienne. Sous couvert de chronique locale, son récit irrévérent transcende les frontières géographiques pour rassembler ses confrères au sein d’une fierté collective empreinte du désir de rendre sa dignité au « plus beau et au plus complet de tous les arts ».

Marco Laterza
Architecte
Matera/Basilicate/Italie

Couverture.
Pages intérieures.
Références visuelles de la collection: vues rapprochées de mains d'auteurs.
Prototype à l'échelle du Blanco.
Prototype à l'échelle du Blanco, vue intérieur avec intégration d'un livre "poche".
Recherche sur la dramaturgie de la couverture, distorsion entre le zoom extrême et la trame d'impression.