A la répétition molle du passé et du standard, à la fabrication de gestes architecturaux qui se doivent d’être nécessairement « forts » – pour paraphraser la chercheuse en philosophie politique géraldine Brausch – répond en Belgique la pratique résistante d’ateliers d’architecture, à laquelle s’identifient Arlette Baumans et Bernard deffet. L’espace approprié par l’homme n’est jamais neutre, et l’échange auquel nous convient les auteurs de la présente édition offre un éclairage stimulant sur les stratégies de pouvoir qui animent notre environnement, pour d’urgence les décoder et mieux les déjouer. Un propos salutaire – que l’ensemble des acteurs publics et privés de l’architecture et de l’aménagement du territoire, et plus largement de la construction de notre citoyenneté, se doivent d’appréhender.
Thomas Moor